Måns évidemment

Måns évidemment

par Farouk VALLETTE
le 15.05.15 à 07:32

Måns évidemment

Il est là enfin ! « C’est aujourd’hui que le gagnant du 60ème concours Eurovision de la chanson répète pour la tout première fois sur la scène de Vienne… » disait Ethan. J’aurais plutôt dit « futur gagnant » car on n’est pas le gagnant tant qu’on n’a pas reçu le trophée. Si vous voulez vous approcher de Måns, sachez que c’est à vos risques et périls car vous n’êtes pas le/la seul(e). En effet des centaines d’eurofans veulent comme vous toucher l’icône et elles n’hésiteront pas à vous piétiner pour y parvenir. Car oui c’est bien Måns Zelmerlöw qui a été le roi de la journée du jeudi 14 mai, dernière journée des premières répétitions des demi-finalistes. Une journée qui a débuté de manière classique dans un Press Center qui commence à se remplir et on se dit qu’on risque d’être bien serrés la semaine prochaine.
C’est l’Israélien Nadav Guedj qui ouvre cette journée. On est dans les tons bleus au début de la chanson puis jaunes et rouges. Nadav n’est pas au mieux. Je trouve qu’il ne bouge pas bien et vocalement il a du mal. Il peut remercier ses deux choristes qui le soutiennent bien (ils font d’ailleurs plus que le soutenir, c’est carrément eux qui chantent le refrain). Et en plus il fatigue. Après le troisième essai il était très essoufflé. En plus de ses choristes il y a trois danseurs, trois beaux gosses, idéal pour émoustiller les quelques journalistes gays du Press Center. Allez Nadav, bosse encore un peu ton groove et ta voix et ça ira. D’ailleurs on a senti que ça progressait. La prestation se termine avec un selfie pris de dessus. Très chouette. En conférence de presse, où Nadav est venu sans ses choristes ni ses danseurs (ben oui pour pas se faire piquer la vedette) on se retrouve avec le même problème qu’hier : Que poser comme question à un jeune garçon de seize ans qui débute ? On apprend qu’il aime sa maman (on s’en doutait) et qu’il est fan d’Usher (on s’en doutait aussi). Degré zéro des questions : « Qu’avez-vous fait de vos clés ? » Des clés perdues quelques instants dans son hôtel de Vienne. Voilà ce que c’est de mettre tout et n’importe quoi sur son Facebook, on se retrouve avec des questions tartes.

Vient ensuite la Lettonie. Aminata est juste et son interprétation impeccable. Dans une longue robe rouge très ajustée (et ouverte en son milieu) elle rayonne. Elle est accompagnée de trois choristes. A la conférence de presse elle était avec ses choristes et son guitariste. Que fait-on quand on n’a pas grand-chose à dire ? On meuble avec une chanson, « Love injected » pour être précis, mais en version unplogged. Je dois m’être Aïtorisé car j’ai trouvé ça fantastique et ça m’a fait dresser les poils des bras. Le bon côté des choses est que chacun a pu faire sa photo avec elle.

Quand la répétition azérie a commencé le silence s’est fait dans tout le centre de presse et les journalistes présents ont regardé religieusement les écrans qui la diffusaient. C’est une belle prestation, Elnur est accompagné d’un danseur et d’une danseuse, et probablement de trois choristes cachés. Le visuel est superbe avec des arbres décharnés notamment. Vu le monde à la conférence de presse, il a fait forte impression. C’est un garçon bizarre, mais au moins, lui a des choses à dire (Eurovision 2008, The Voice Turquie) et il a même chanté à capella une chanson de Sertab Erener. Ethan parie pour un Top 3 minimum, moi je suis un peu plus réservé. Allez on dit Top 10 ?

La prestation de la petite Islandaise María Ólafsdóttir a déçu ses fans. La jeune Islandaise a semblé mal à l’aise et n’est pas encore au point. Elle est heureusement accompagnée de choristes. Ça devrait s’améliorer. En conférence de presse elle était avec ses choristes dont son concurrent de la super finale de la sélection islandaise Friðrik Dór. Et comme on n’a pas grand-chose à dire à part qu’elle a joué dans la comédie musicale « La mélodie du bonheur » (à la kermesse de son école ?) alors on chante. Bizarrement c’est une journaliste (malpolie) qui demande d’abord à Friðrik de chanter sa chanson de la sélection islandaise. On réalise à quoi on a échappé… Puis toute l’équipe chante « Unbroken ». On applaudit et on fait les photos.

Que dire sur la performance de Måns Zelmerlöw ? Vous la connaissez par cœur vu que c’est la même qu’au Melodifestivalen, mais les plans ne sont pas encore au point. Personne ne s’inquiète ça va s’améliorer. Les plans caméras ratés ont d’ailleurs été récurrents tout au long de ces répétitions. D’après mes informations l’ORF en manque de techniciens aurait fait appel à des techniciens de pays voisins, notamment Slovènes. Sinon côté lasers on remarque que le petit bonhomme a grossi, comme nous quand on reviendra de Vienne, car ici entre chips et petit gâteaux on ne mange pas très équilibré. Evidemment sa conférence de presse a été la plus courue de la journée. Måns a un charme fou et l’animatrice du Meet and Greet, Kathi Bellowitsch, a craqué et l’a serré fort dans ses bras, rêve caressé par une grande partie de l’assistance. Vu que sa bio est connue par cœur nous n’avons rien appris de ce côté. Sur son statut de favori on le sent gêné et il dit qu’il vient faire son job. Dans la délégation suédoise on est confiant et certain d’être dans le Top 3 et je me dis que s’ils avaient à choisir, deux ans après Malmö, les Suédois préféreraient une seconde ou une troisième place. Måns s’est vu offrir un cadeau d’OGAE Rest of the world, le genre de truc sans intérêt (un peu comme Pierre recevant son cadeau de Thérèse dans « Le père-Noël est une ordure ») qu’il a d’ailleurs oublié sur la scène. Sûr qu’il est impatient de retrouver ça dans son pigeon hole. Après il fallait jouer des coudes pour faire sa photo avec. On déplore une quinzaine de blessés sans oubliés les évanouis d’émotion.

Passons à la Suisse et à Mélanie René. Vocalement ça va, Mélanie sait chanter et la chanson a du potentiel. Les quatre choristes sont placées derrière elle et tapent sur des tambours. Le visuel évoque une forêt dans la pénombre. Seul problème pour moi : la robe. Elle est habillée d’une cape légère qu’elle enlève rapidement pour laisser découvrir une robe blanche transparente à la Pastora Soler et ça ne lui va pas vraiment. Après les goûts et les couleurs… Au Meet and Greet il y avait trois fois moins de personnes dans la salle. Mélanie est toute mignonne, et souriante. Bref très à l’aise. On a parlé de ses origines, de ses concerts dans des festivals en Roumanie et de ses études de musique en Angleterre qui expliquent pourquoi elle parle si bien la langue de Shakespeare.

Le Chypriote Yánnis (ou John) Karayánnis a la chanson la plus lente du concours, soporiphique diraient certains. La prestation débute en noir et blanc et passe en couleur au bout de 40 secondes. John en costume est seul sur scène et s’en tire ma foi plutôt bien avec un visuel dont les couleurs évoluent doucement au rythme de sa chanson. Chypre pourrait nous refaire un remake de 2010. Il a 18 ans à peine alors vous comprenez que la conf de presse ne nous a rien appris à part qu’il adore les jeux videos et qu’il est fan de Metallica. D’ailleurs vu qu’il y avait vingt minutes de retard elle a été expédiée.

Prenez la prestation de la sélection nationale et vous verrez ce que la Slovénie nous propose. La chanson se suffit à elle-même et le visuel importe peu. En conf de presse on a beaucoup parlé du couple formé par Marjetka Vovk et d’Aleš Vovk, comment ils se sont rencontrés, comment ils gèrent leur vie de couple avec leurs deux enfants. Mais on a parlé aussi de leur actualité et de leur prochain album que je suis très curieux de découvrir.

Avec un piano à queue blanc à gauche d’elle, des choristes derrière, Monica est en fauteuil roulant avec une robe blanche qui le cache mais pas totalement. Les fonds sont roses et font entrevoir, devinez quoi ? Une forêt bien sur ! Oui les visuels sont écologiques cette année et on a des arbres partout. « Il faut que tu respires » disait Mickey 3D… Monica est émouvante et alors que tout le monde parle des Finlandais j’aurais tendance à penser que Monica a plus de chance qu’eux de récolter des votes de sympathie. On a zappé la conf de presse. Je sais ça n’est pas pro mais il était 21h30 et ça faisait onze heures qu’on était au Press Center. Je ne suis d’ailleurs pas fâché de quitter la salle des conférences de presse ou j’ai passé sept heures par jour depuis lundi.