C’est avec les images du concours 2005 à l’écran et en reprenant en chœur « Chacun pense à soi » toute la salle accueille Ortal. Notre représentante à Kiev, qui a assisté avec nous à cette finale des previews au sein du jury français, prend la parole. Jolie, naturelle, chaleureuse mais aussi sincère, c’est une formidable chanteuse qui nous a parlé longuement de son aventure à l’eurovision et a répondu aux questions des fans. Il y a eu de bons moments: la sélection par les téléspectateurs dont elle est particulièrement fière, l’aventure de l’eurovision, une expérience unique en son genre, les rencontres avec d’autres artistes, mais aussi des moments durs après résultats. Ortal assume. Elle reconnaît que ça aurait pu se passer autrement. Pour elle, au vu notamment des images qu’elle n’avait pas revu depuis trois ans, il y avait des choses à revoir au niveau des arrangements, du cadrage, du choix des chœurs ou de la mise en scène. C’est selon elle d’autant plus frappant que quand on compare avec les prestations de certains de ses concurrents, véritables machines de guerre calibrées au millimètre près, il aurait fallu beaucoup plus de préparation et d’attention à tous les détails pour que ça marche mieux. Après avoir vécu un peu sur un nuage pendant le séjour à Kiev, les semaines qui ont suivi le concours ont été particulièrement difficiles. Mais Ortal ne regrette rien. Si c’était à refaire elle le referait, différemment, mais elle le referait car l’Eurovison est « une des plus belles victoires de sa vie » à ce jour. Mais elle reste lucide notamment quand elle précise que l’eurovision ne doit pas être considéré comme un tremplin, car ça n’en est plus un dans une carrière. C’est une exposition médiatique rapide, qui peut aussi être destructrice si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Ortal a aussi évoqué les relations nouées avec les chanteuses espagnoles et anglaise avec qui elle a beaucoup sympathisé à Kiev. Elle en garde un excellent souvenir, même si après le grand soir il y avait beaucoup de déception pour toutes. Sur les reportages de MCM elle souligne que ceux-ci ont été présentés dans un contexte d’émission de télé réalité montée avec un parti pris qui n’est pas toujours à son avantage et qui a pris soin d’occulter certains évènements de l’aventure. Sur la polémique actuelle du choix de la langue du représentant français, Ortal avoue qu’elle aurait bien aimé faire une partie de son interprétation à Kiev en anglais et que chanter en anglais n’est pas incompatible avec le fait de représenter la France à l’eurovision. Ortal prépare un album qui devrait sortir très bientôt et dans lequel elle reprend « Chacun pense à soi » avec un tempo différent. Nous serons parmi les premiers à être informés de sa sortie. Elle a terminé son intervention en nous interprétant magnifiquement a capella un extrait de la chanson « Rehab » d’Amy Winehouse.