Italie

Après son brillant retour dans la compétition eurovisuelle et sa médaille d’argent ô combien méritée à Düsseldorf, l’Italie était attendue au tournant, et les hésitations qui précédèrent à la sélection ferme et définitive de « L’amore è femmina », interprétée par Nina Zilli, laissèrent présager un temps du pire ; on se souvient encore de l’aventure semblable dont avait été victime Virginie Pouchain en 2006 et de sa brillante destinée eurovisuelle subséquente.

Ces craintes furent balayées lors de la finale, puisque Nina, qui « s’inspire de Jeanne Mas » à en croire Pauline Halimi, a emballé les eurofans, sauf en ce qui concerne la langue d’interprétation puisque, comme le remarque à juste titre Hugues Dietlin, « quand on la chance de pouvoir chanter dans une langue aussi sublime que l’italien, pourquoi choisir l’anglais », qui faisait perdre de son âme à la chanson ? Le besoin de « faire international », sans doute.

Quoi qu’il en soit, « Nina a su captiver la masse » constate Francisco Roncero, car elle possédait « beaucoup de personnalité, une bonne chanson et une interprétation proche de la perfection » qui ont séduit Fabrice Fleury. « La classe », quoi, comme le souligne Patrick Nadolski. Certes, certains auraient préféré que « Per sempre », le premier choix italien qui n’avait pourtant fini que septième à San Remo, concoure car c’était un titre qui « avait l’étoffe d’une chanson gagnante » de l’avis de Guy Carrillo, avis partagé par Alexandre Lemarquis qui affirme qu’il « aurait fait beaucoup mieux ». … Ou pas.

La neuvième place est quelque peu amère, car « franchement sur scène, elle est fabuleuse » de l’avis de Jean-François Rivas, avec une « présentation sobre et sans fioriture » qui plait à Patrick Strouk, mais dont Didier Paulic se doutait qu’elle « ne suffirait pas à accrocher un top 5 » et qui n’est pas au goût d’Ethan Marchand qui critique « l’écran qui n’en finit pas de tournicoter, elle qui n’en finit pas de se dandiner et la caméra qui donne le mal de mer »… On n’en est quand même pas rendu à la réalisation vomitive à base de zooms de 1970…

Quoiqu’il en soit, comme l’indique Philippe Fructuoso en guise de conclusion, « le côté look sixties à la Amy Winehouse a fait son petit effet : il ne manquait que la Vespa… et surtout une meilleure place au classement ! »

En tous cas, Nina a encore une fois prouvé que l’amour était féminin…