Islande

Rajeunissons les cadres, ce qui ne sera pas difficile vu la fraîcheur toute relative des matriochkas… et mettons le cap au Nord, vers l’Islande, qui fait appel à « un duo rempli de charme » pour Franck Sajet, composé pour moitié d’un redoublant, le blondinet Jonsi qui vous promettait le ciel en 2004 et pour l’autre moitié d’une blonde replète, Greta Salomé, pour interpréter « Never forget », la « favorite » de Fabien Blanckaert, une chanson « qui a la première écoute parait insignifiante » pour Michel Estades mais qui se révèle vite être d’une certaine tenue, et dont le classement final plus que moyen déçoit les eurofans à l’instar de Joël Grabenstaetter ou de Benoît Blaszczyk qui « adorent les chansons de ce pays », ou encore de Juan Lopez-Martinez pour qui ce fut l’une « des plus grandes déceptions de ce Concours » car « ils auraient dû être mieux classés » de l’avis de Lisa Sebestyén.

« Comment peut-on sortir une prestation aussi magistrale et terminer dans les choux » s’étrangle Nisay Samreth alors que Patrick Pecquery suppose que le classement décevant de cette « excellente chanson » est dû à ce qu’elle n’a pas été « comprise du vote du public ». De là à dire qu’il a de la m… dans les oreilles…

Et pourtant, c’est « un sans faute » pour Laurent Sebestyén, « quelque chose d’envoûtant et très bien orchestré » de l’avis de François Sénéchal, sentiment magique appuyé par Jean-François Rivas qui aurait aimé entendre la chanson en version originale, car « la langue islandaise a un côté elfique, quasi magique qui leur aurait permis d’avoir un meilleur score », s’ils n’avaient été si « coincés » comme le remarque Hervé Chambrion qui relève également la « prestation d’un certain niveau ». Quand Pierre Bouteiller disait en 1981 que l’Eurovision ne couronnait que des merdes, il était visionnaire si l’on en juge par le classement islandais…

Il est indéniable que le cadavérique Jonsi, avec son look de fossoyeur dépressif avec œil glacial assorti, ferait passer le jeu scénique de Juliette Gréco pour un barnum intégral.

Beaucoup plus caustique, mais isolé, Thierry Bargelli qui, parodiant Sylvie Joly, lance un « quelle angoisse ! » bien senti à l’encontre d’une « chanson si mièvre, sortie d’un autre temps » qui occasionne « déprime et ringardise à toutes heures »… Bref, la chanson festive par excellence…

Bah, Greta et Jonsi auront toujours la possibilité de faire de « N’oublie jamais » l’hymne de la Fondation Alzheimer…