Irlande

Après la sobriété macédonienne, voici venir l’exubérance de l’Irlande, qui faisait pour l’occasion redoubler les Frères Pinceau, les bondissants et surexcités Jedward, avec « Waterline », une décalque assez grossière et nettement moins inspirée de « Lipstick » qui chute dangereusement dans le classement final et n’emporte nullement l’adhésion des eurofans ; à l’image de Francis Rolo qui reconnaît que « l’année dernière ils l’avaient fait craquer avec leur énergie, ils faisaient exploser les barrières de l’Eurovision. Mais cette année, les revoilà essayant de refaire leur numéro et là, ils avaient l’air grotesque. Leurs sauts paraissaient inutiles et leurs divagations dans l’eau franchement ridicules », ou de Fabrice Fleury qui en a « assez de ces imposteurs qui font du play-back sur les voix de leurs choristes ». Bref, ce fut « la douche écossaise pour les jumeaux irlandais » remarque Benoît Blaszczyk, si ce n’est un coup d’épée dans l’eau de leur fontaine d’opérette…

Il faut dire que la RTE ne s’était pas particulièrement foulée pour innover, présentant « la même chose que l’année dernière, sauf la coiffure » au goût de Sylvie Sebestyén, bref, « un copié-collé de l’an dernier » comme le remarque Nisay Samreth qui décerne à la paire blonde le « prix des costumes les plus ridicules de la finale », une combinaison argentée moulante « digne des armures des Chevaliers du Zodiaque » à en croire Cyril Costesèque, fatigué par les Jedward « franchement pénibles à sautiller partout ». Et à l’instar de Philippe Dupont, « on reste pantois devant cette débauche d’énergie qui n’arrive au final qu’à promouvoir une marque de gel capillaire qui demeure à cette heure mystérieuse mais diablement efficace », sauf sous l’eau, vu leur tête de cocker mouillé après le jet d’eau final.

« L’effet de surprise ne joue plus, et le résultat est là », constate Eric Gérôme, conforté par Laurent Sebestyén pour qui c’est « du réchauffé par rapport à l’an passé en dix fois moins bien ». Capillairement parlant, c’est clairement pire et Schwarzkopf devrait leur coller un procès aux fesses…

Et la chanson dans tout cela ? On l’oublie « aussitôt qu’elle est terminée » de l’avis de Franck Sajet, alors qu’Hervé Chambrion, bien solitaire sur le coup, a adoré le style « un peu loufoque » d’une chanson « style eurovision, dynamique, entraînante, rythmée ».

Faut-il pour autant autoriser les « pois sauteurs sans saveurs » comme les appelle Christophe Hermès à revenir encore une fois l’année prochaine ? En aucun cas à l’immense majorité, avec Alain Fontan en porte-parole qui propose de « noyer les Jedward afin de ne plus jamais les revoir ».

Les jumeaux resteront donc sous la ligne de flottaison, et l’on souhaite bien du courage aux poissons…