Estonie

Après la mise en scène façon Walt Disney, fort peu payante, l’Estonie s’essaie à nouveau à la bogossitude, avec Ott Leppland et son mélodieux « Kuula », quatorze ans après Koit Toome qui en son temps avait fait rêver les mères (et les tantes…). Et Ott transforme l’essai puisqu’il égale le classement honorable des Urban Symphony, et charme tous les eurofans, notamment Pauline Halimi sur qui il a fait une « forte impression ».

Seul Gérard Delforge est « un peu déçu de sa prestation, […] pas conforme à sa superbe interprétation originale… mais tout de même, quel talent et quelle maîtrise chez ce jeune chanteur ». Le professionnalisme du jeune estonien, 25 ans tout juste, est unanimement salué, notamment par Franck Sajet qui souligne « une très belle voix très touchante [pour] un chanteur de charme avec un talent évident » et par Alain Dhallewin, bluffé par la « voix époustouflante » témoignant du « talent de ce jeune chanteur qui a déjà tout raflé ce qui est possible dans son pays ». Bref, « un vrai artiste qui fait passer une vraie émotion », remarque Emmanuel Augereau, « pas même besoin de décor et de flonflons » puisque « tout est dans la voix, le regard et le sourire, évidemment ».

Ah, ce sourire pré-vendu à une marque de dentifrice, il en a fait fondre, d’Alain Mailfert qui apprécie son « physique d’enfer » à Ali Durgut qui salue « un très beau mec », en passant Frédéric Feder pour qui Ott est son « coup de cœur », Jean-Pierre Perez qui le trouve « encore plus mignon que l’allemand », ou encore Johann Bodelot qui avoue que l’estonien lui « fait dresser les poils sur les bras dès qu’il commence sa chanson, pour rester poli ». « Mon Dieu qu’il est beau » se pâme Johann, avec certainement en mémoire les images de ce pantalon dangereusement ajusté qui a dû ruiner quelques slips en Europe… « Quel bel organe ! » s’exclament de concert Emmanuel Jaccard et Eric Lacroix, qui veulent bien évidemment parler de la voix de l’estonien…

Le physique avantageux d’Ott a aidé, c’est probable, mais la raison principale de cet engouement est l’excellente tenue de la chanson, à la fois simple et touchante, comme le rappellent Farouk Vallette, qui a apprécié une « ballade efficace avec une montée en puissance magnifique » et Nicolas Corroyer qui a eu « des frissons pour cette ballade puissante et émouvante brillamment interprétée ».

« Kuula » est indiscutablement la chanson frisquette 2012, puisque Gérald Maillary n’a eu « que des frissons » lors de la « montée en puissance maîtrisée » d’une « ballade qui [le] touche par sa simplicité et son efficacité », et Cyril Second remarque que la chanson « donne des frissons tant elle est touchante ». Impression thermique opposée chez Guy Carrillo pour qui son « chouchou » avait « une voix chaude », « dont on se souviendra », sans craindre pour cela le chaud et froid.

Bref, la chanson estonienne est « une très belle ballade, très puissante » au goût de Guy Barbarino, « pleine d’émotion » pour Romain Galati qui a « littéralement craqué » devant son téléviseur tant « la prestation d’Ott Lepland était magistrale », « crevant l’écran sans besoin de feux d’artifices autour » comme le souligne Christophe Hermès, puisque le charmant blondinet, « super beau » de l’avis de Rouba Durgut, et avec « beaucoup de charme et de sensualité » d’après Hervé Dely, « arrivait à faire passer beaucoup d’émotions dans son interprétation », ce qui a beaucoup plu à Franck Thomas. « La révélation de cette année » pour Philippe Gauzy « chante une jolie chanson et il la chante bien » reconnaît Patrice Péril, conforté en cela par Philippe Perrel, soulignant la « belle interprétation du candidat », « sans gadget autour » aux yeux de Laurent Sebestyén.

La conclusion de cette inattendue et rafraîchissante parenthèse de légèreté estonienne revient à Jean-Patrice Kiffer qui la fait sobre : « un ange passe »…

« Ecoutez », il a la voix d’Ott…