Chypre

Après la déroute de Christos Mylordos, avant-dernier de sa demi-finale l’année dernière, Chypre a misé cette fois-ci sur Ivi Adamou et son « La la love », quelque chose de léger et insouciant qui « se retient facilement » pour Valérie Menu, tout en étant rythmé (« c’est frais, c’est bon, ça mange pas de pain » résume Stéphane Pereira), bref une chanson « bien calibrée Eurovision » comme le remarque Michel Estades. Et comme c’est fraîchement sorti du moule eurovisuel, ça plait généralement aux eurofans, à l’instar de Nicolas Corroyer qui a « adoré « La la love » ». Pourquoi ? « C’est enjoué, sans prise de tête, entraînant et ça donne envie de bouger et de chanter ». Tout bêtement.

Certes, le physique d’Ivi, et son impressionnante ressemblance avec Lio en version « chez Michou », n’est pas unanimement apprécié, et sa voix particulière à mi-chemin entre Donald Duck vocalisant dans un tuyau de poêle et un disque de Jean Sablon en 78-tours, une « voix nasillarde » qui a dérangé Pascal Grillet, a pourtant « chaviré de bonheur » Philippe Guinet pour qui la chanson devait « accrocher un top 3 ». Manque de bol, elle a surtout accroché les oreilles de Vincent Valmard qui a été « un peu déçu de sa voix », et d’Eric Lacroix qui se questionne sur la « cause de sa mue ». « Ah oui, s’exclame Eric, touché par la révélation, comme beaucoup, elle ne sait pas chanter, et s’appuie sur son choriste mâle »… Spécialité des chanteuses chypriotes et grecques, rappelez-vous Sakis Rouvas…

Restons dans les amabilités bien senties avec Cyril Costesèque qui salue « une prestation putassière comme on en fait plus… sauf à l’Eurovision » à mettre au crédit de « Miss Grosse Bouche » qui joue tout en « raffinement, distinction et justesse dans la voix » comme le révèle Rudy Ponard. Même son de cloche (je ne parle pas de la chanteuse, hein !) chez Thierry Bargelli qui a rigolé comme pas permis en voyant l’interprète « tellement mal fardée et fagotée » à l’as de pique… A ce niveau-là, mieux valait en rire…

Du côté des amateurs sincères, notons Philippe Gauzy qui a adoré le « mix de Lady Gaga et Dana International » (ce qui n’est pas flatteur pour celles-ci) ou Pascal Chevillon qui apprécie la chanson « très « catchy » » dont hélas la présentation « n’était pas époustouflante, ni visuellement, ni vocalement ». On a effectivement connu nettement plus flamboyant…

Bref, comme le résume Anthony Ragot, « c’est loin d’être un chef d’œuvre, mais c’était de la bonne schlager comme on aime ». Adamou, on y croyait dur…